La BCE dans le brouillard

3 novembre 2017

La BCE inaugure une politique non conventionnelle

La Banque centrale européenne a inauguré sa  » politique non conventionnelle  » et ce, en mars 2015. Tout d’abord, il faut commencer par se méfier des termes un peu obscurs et qui fleurent bon la langue de bois. Quant un automobiliste franchit une ligne blanche, il n’affirme pas au policier qui l’arrête qu’il a adopté une conduite non conventionnelle. Il est bien conscient qu’il s’agit d’une faute et il admet ou, de bonne ou de mauvaise fois, la conteste.

 

 

La croissance relève de l’économie réelle

Quand une banque centrale se met à acheter à grande échelle des obligations d’état et de grandes entreprises, elle franchit allègrement la ligne blanche. Ce type d’intervention s’est toujours ma terminé, l’histoire économique en témoigne. Alors, il n’y avait même pas l’excuse de devoir faire face à une crise financière de type 2008. La BCE voulait seulement relancer l’activité économique et atteindre 2% d’inflation. Tandis que, on a envie de lui dire ‘ de qui je me mêle ‘. La croissance relève de l’économie réelle, et une banque centrale est là pour garantir la valeur de la monnaie et lutter contre l’inflation. Mais la BCE est indépendante, elle fait ce qu’elle veut, y compris poursuivre des lubies.

 

 

80 milliards d’euros par mois

Au rythme de 80 milliards d’euros par mois à partir de mars 2015. Pour commencer, 60 après décembre 2016, puis 30 à partir de janvier prochain. C’est déjà plus de 2.000 milliards d’euros d’obligations qui sont entrés dans le bilan de la BCE. Avec de l’argent qu’elle a créé par un pur jeu d’écriture. Pour quel résultat ? Aucun. D’une part ni sur la croissance ni sur l’inflation. Donc, et ce déluge de liquidités ( QE, ou assouplissement quantitatif, en langage  » banque centrale « ) était et est toujours couplé avec des faux taux d’intérêt ramenés à zéro.

Et parfois, même en territoire négatif, sensés soutenir la consommation et l’investissement. Dans une étude qu’ elle a elle-même réalisée, la BCE conclut que son QE a apporté un gain de croissance de 0,18% au premier trimestre 2015, qui s’est progressivement dissipé en 2016. Alors, un chiffre tout simplement ridicule. Cela ne marche pas alors continuons. Et donc, voici sa politique, vraiment  » non conventionnelle  » pour le coup.

 

 

Retomber les pieds sur terre

Prise à son propre piège, la BCE ne croit plus à une vigoureuse et durable reprise économique. Une événement salvateur qui lui permettrait, ainsi qu’aux états surendettés, de retomber sue ses pieds. Au contraire, on a plutôt l’impression qu’elle attend un krach. Surtout, une chute des marchés ou une crise bancaire, qui rabattrait les cartes et lui donnerait l’opportunité d’agir tout azimut et de sortir de sa léthargie. On a envie de la rassurer.

 

 

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